C’est en faisant du repérage pour des interventions in situ que j’ai découvert le précieux petit boisé du Bois de l’Équerre, véritable joyaux urbain pour se reconnecter à la nature. Nous avons donc décidé d’y retourner avec une marionnette un peu avant l’Halloween pour tester certaines idées et pour saluer les promeneurs et les inviter à se joindre à notre table pour discuter. Ce fut un après-midi tout à fait mémorable! Les promeneurs étaient curieux et intéressés et plusieurs familles se sont arrêtées pour venir interagir avec la marionnette.
Deux jeunes filles d’une dizaine d’années sont venues à la table de Mamie pour boire un thé imaginaire bien chaud et bavarder de tout et de rien, du temps qu’il fait, de leur jeux préférés… Puis il y a eu ce petit garçon d’environ quatre ans qui est resté estomaqué quelques minutes devant la marionnette l’air complétement éberlué qui a fini par demandé comment ça elle était capable de parler toute seule… Quel complément incommensurablement savoureux pour une marionnettiste, qui lui permet de constater que l’illusion a bel et bien opérée! Mamie lui a expliqué qu’elle était une marionnette et lui a demandé si lui aussi était une marionnette, il lui a répondu que non, lui il était un personnage! Il avait bien compris qu’il venait d’entrer dans une histoire pour quelques instants magiques!!!
La surprise a été totale quand Mamie à tendue l’oreille pour lui demander s’il avait un petit secret à lui dire… Quand Mamie a retirer complètement son tiroir à oreilles et qu’elle les a déposées sur la table, elle n’était plus certaine qu’elle pouvait encore entendre et lui a demander s’il pouvait parler un peu pour vérifier si elle l’entendrait. Il a dit Allo pour lui rendre service et oh! merveilleux, elle pouvait toujours l’entendre, pourvu qu’elle place sa boite à oreilles dans la bonne direction! L’après-midi s’est déroulé en de nombreuses petites improvisations entre la marionnette et les passants qui voulaient bien se prêter au jeu. Cela m’a aidé à développer le masque vocale du personnage et à réfléchir à la thématique de la mémoire et des secrets.
Les parents restaient plutôt en retrait, laissant leurs enfants vivre leur expérience de façon autonome. Le cadre informel et spontané semblait correspondre tout à fait aux enfants, mais les adultes auraient peut-être été plus enclin à venir se prêter au jeu si les règles avaient étés bien spécifiées et si l’activité avait été prévue à l’agenda pour faciliter la gestion de l’horaire. Il y a peut-être là une belle collaboration à établir!