En parcourant le territoire lavallois, je me suis questionné sur mon sentiment d’appartenance à la ville. Je me suis aperçu que je traversais certaines zones sans jamais leur prêter attention, sans m’y reconnaître. Ces endroits me sont soudainement apparus comme étant mal aimés, désinvestis. Après tout, qui s’identifie aux bretelles d’autoroutes, qui somme toute sont les portes d’entrée principales du territoire? Quant est-il des grands stationnements et des centres d’achats? Comment rendre ces lieux plus signifiants?
Sur ces photos, nous sommes tout près de l’autoroute 15 qui traverse le territoire d’un bout à l’autre, comme une grande cicatrice, à laquelle je ne m’identifie pas. Pourtant, lorsqu’on pose enfin son regard, qu’on s’y attarde, on peut percevoir au petit matin une si douce lumière, empreinte d’une nostalgie qui témoigne de la campagne que Ste-Rose a déjà été il n’y a pas si longtemps. Il y a une certaine poésie inhérente à ce lieu qu’il suffirait peut-être de mettre en évidence. La marionnette de Mamie qui se berce aux abords de l’autoroute rendait bien cette impression qui m’a habitée, me rappelant, comme un repère dans les rides du temps, que les années passent, toujours plus vite, plus vite et encore plus vite et qu’il faut parfois prendre le temps de s’arrêter, mettre le frein… L’art peut-il se faire porte parole et nous aider à aimer davantage un lieu, à s’y sentir chez soi?