Nous travaillons sur un nouveau projet de spectacle. Dans un univers visuel poétique et symbolique Grâce (titre provisoire) perd le fil du temps et ses souvenirs en profitent pour venir la visiter. Une première étape de travail a été présenté lors du Café-causerie du Festival Casteliers 2020. Une autre étape a eu lieu lors d’une résidence de création à la Maison de la culture Claude-Léveillée.

La prémisse de cette nouvelle création s’élabore sur la thématique de la mémoire, une thématique qui m’interpelle beaucoup. Par quel mécanisme la mémoire contribue-t-elle à développer la perception que l’on se fait de soi? Nos souvenirs nous sont précieux, on aime se les remémorer, les revisiter, les réinvestir.  On capture souvent sous la lentille de la caméra des fragments de nos vies pour s’en bâtir une banque, des documents incontestables, attestant de notre existence.  Nos souvenirs nous aident-ils à mieux nous comprendre, à nous définir, à nous mesurer à l’idée qu’on se fait du succès?  Si oui, peut-on s’accorder le droit de modifier ses souvenirs, aller jusqu’à s’en inventer pour se réconcilier au passé? Mais surtout, qu’advient-il lorsqu’on qu’on perd la mémoire, comment cela affecte-t-il notre perception et notre estime de soi ? Grâce perd la mémoire, elle souffre de la maladie d’Alzheimer, une maladie qui m’interpelle par sa perte de repères et par le compte à rebours, cette étrange régression qui nous amène aux confins de notre mémoire à la rencontre de l’enfant que nous avons été.

Nous sommes reconnaissantes et enthousiastes de poursuivre nos exploration durant l’automne et l’hiver 2021 grâce à une bourse du CALQ et de la ville de Laval en collaboration avec Culture Laval.

Nous aurons l’occasion d’explorer l’ombre et la lumière comme moyen d’expression, tant dans leurs potentialités métaphoriques que visuelles, pour approfondir la trame dramaturgique. Comment la mixité des marionnettes sur scène, d’ombre et de matière, peuvent-elles représenter différentes qualités de présence et influencer le fil narratif?

L’œuvre se veut un hommage à la vie, soulignant son caractère créatif et éphémère, où chacun cherche à donner du sens et de la beauté aux événements qui la composent.