Conférence au MMAQ

Capture d’écran, le 2020-03-02 à 17.07.07Dans le cadre de cette conférence, à la Maison des métiers d’art de Québec, je me suis penchée sur la façon dont ma pratique d’artiste textile a influencé mon parcours d’artiste de la scène et inversement.

Aimant converser avec la matière, tout naturellement, dans l’univers de la scène, c’est l’art de la marionnettes qui m’a interpelé, me permettant de mettre l’objet en lumière et de me laisser inspirer par celui-ci davantage que par le texte.

Sur scène tout parle et le choix des matières n’y échappe pas. Comment le visuel peut-il participer à la narration?

La laine que j’utilise pour la confection de mes marionnettes réveille en moi un sentiment de chaleur et de réconfort. Elle me parle aussi de mémoire, peut-être parce que je la travaille, elle me rappelle qu’elle est un matériau qui a accompagné l’humain depuis très longtemps et que nous avons collectivement développé et transmis des connaissances et des savoir-faire au fil du temps. La mémoire sera la thématique principale de ma prochaine création et la laine le fil conducteur de mon inspiration et de la dramaturgie. J’élaborerai sur cette démarche de création lors de l’événement Création dans l’œuf de Casteliers.

Outre le symbolisme et son aspect visuel qui appelle à nos sens, la laine a une esthétique possédant ses propres caractéristiques de texture matte et poreuse référant au vivant,  la lumière s’y accroche de belle façon.

Capture d’écran, le 2020-03-02 à 17.07.47

Les textiles de façon générale permettent des mouvements de contraction et d’extensions. On peut voir sur la photo de gauche Mme Cul-de-sac (que vous reconnaîtrez je n’en doute pas), qui grâce à sa robe cousue à son sac, peut s’asseoir et se lever avec beaucoup de fluidité et un style bien à elle! Chaque marionnette a une possibilité de mouvement qui participe à la création du personnage. La petite Mimi, à côté, est structurée avec des volumes pleins avec la technique du feutrage à l’aiguille pour les membres et des jonctions de tissus feutrés souples pour certaines articulations. Son cou est très mobile et permet d’interpréter une gamme d’émotion.

La technique du feutrage à l’eau chaude permet de créer un tissus ayant la tenue précise souhaitée, permettant la création d’un objet scénique ou un costume ayant à la fois du corps et de la flexibilité. Le petit monstre imaginaire du spectacle Scribouillis en est un bel exemple. Il peut bouger d’une façon très organique et peut même se transformer lorsqu’il se fâche! En jouant avec ces paramètres, on pourrait imaginer des masques, des chapeaux, des costumes très structurés…

 

 

IMG_3195Ma pratique de marionnettiste m’aura permis de développer mon sens de la dramaturgie, de la mise en contexte de l’œuvre et de la constante préoccupation du regard du public, de sa compréhension et de son l’intérêt. Je vais prochainement m’investir dans la conception et la réalisation de nouvelles sculptures et j’ai bien hâte de mettre en pratique ces nouveaux ressentis. Je pense déjà aux socles de présentation, à la mise en espace et aux possibles textes d’accompagnement. Au niveau sculpturale ce sera aussi intéressant, car comme la marionnette doit se doté d’une expression qui puisse refléter le parcours émotif de la dramaturgie, la posture de son corps devient très importante pour convaincre de l’émotion du personnage. Si la sculpture m’a permis la compréhension des volumes, la marionnette m’aura transmis la compréhension du mouvement.

C’était un plaisir d’être à la MMAQ et d’avoir la chance de rencontrer les étudiants et le corps professoral et de visiter cette école chaleureuse!

 

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s